Il y a risque quand les possibilités ne peuvent pas être évaluées avec une précision absolue. Nous sommes tous obligés de prendre chaque jour quantité de décisions incertaines. La vie est une prise de risque permanente. La question n’est donc pas : devez-vous prendre des risques ? Mais plutôt : savez-vous prendre le bon risque au bon moment pour réaliser le bon objectif ?
Les personnes qui accomplissent de grandes choses ont toujours une grande foi en eux-mêmes et en leurs capacités. Ce qui leur permet d’être constamment en dehors de leur zone de confort pour étendre le champ des possibles.
Sortir de votre zone de confort est ce qui peut le plus vous aider. Mais c’est une prise de risque.
Plus vous développez votre capacité à analyser et évaluer les risques, plus vous augmenterez vos chances de réussir. Voici 5 stratégies pour y parvenir.
Stratégie no 1 : comprenez les cinq types de risque
Premier type de risque : celui que vous ne prenez pas vous-même
C’est la décision que vous n’endossez pas ou la situation incertaine dans laquelle vous ne vous engagez pas vous-même. Chaque fois que vous pouvez déléguer une action incertaine vous réduisez le risque de perdre du temps ou de l’argent et augmentez vos chances de réussite.
Deuxième type de risque : le risque contingent
C’est le risque non nécessaire. Vous prenez ce type de risque quand vous agissez dans la précipitation, sans disposer de toutes les informations utiles ou sans prendre le temps de réfléchir avant de vous lancer.
Peter Drucker, le fameux théoricien du management disait « l’action sans réflexion est la cause de tous les échecs ».
Beaucoup des erreurs que vous avez faites jusque-là ont certainement été le fruit d’un manque de réflexion préalable. Ce qui signifie que vous avez agi sans prendre le temps de minimiser les risques.
Troisième type de risque : celui que vous pouvez vous permettre de prendre
Par exemple relancer un client, contacter un partenaire potentiel, explorer de nouvelles opportunités, etc.
Ce qui caractérise ce risque peut se résumer en une phrase :
Le coût d’un échec est très faible mais le gain lié à la réussite est très élevé.
Essayer un nouveau restaurant, un nouveau produit, sortir avec une nouvelle personne, etc. sont tous des risques que vous pouvez vous permettre de prendre. Toutes ces expériences comportent une part d’incertitude que vous pouvez accepter parce que les gains potentiels sont importants comparés à ce que vous pouvez perdre. Au pire, vous risquez d’être un peu touché dans votre égo.
Quatrième type de risque : celui que vous ne pouvez pas vous permettre de prendre
Les conséquences associées à ce type de risque peuvent être catastrophiques. Par exemple vous ne pouvez pas vous permettre de parier votre maison ou la totalité de votre patrimoine. Quand vous investissez en bourse, le principe de base est de ne pas mettre tous vos œufs dans le même panier. Quand vous voulez investir sur une valeur (une action, un fond, etc.), un autre principe est de lisser le risque en achetant régulièrement des parts de cette valeur.
Quand vous vous apprêtez à vous engager dans une situation risquée, la règle générale est de développer des alternatives. Plus vous avez d’alternatives, plus votre risque diminue et plus vos chances de réussite augmentent.
Cinquième type de risque : celui que vous ne pouvez pas vous permettre de ne pas prendre
Les conséquences négatives de ce type de risque peuvent être importantes, mais les impacts positifs potentiels sont tellement plus importants que ça vaut quand même la peine de tenter le coup.
Si vous êtes entrepreneur et que vous avez un gros prospect loin de chez vous, faire plusieurs aller-retour pour rencontrer votre prospect constitue sans doute un risque. Cela prend du temps et peu couter cher. Mais vous ne pouvez pas vous permettre de ne pas prendre ce risque. Si votre prospect devient un client cela peut changer votre destin et celui de votre entreprise.
L’art d’évaluer les scénarios
Quand vous êtes dans le flou, une des choses les plus intelligentes à faire est identifier et évaluer les pires scénarios.Demandez-vous ce qui pourrait mal se passer et rappelez-vous la loi de Murphy :
« Si quelque chose peut mal se passer, ça se passera mal ».
Il y a des variantes assez marrantes à cette loi. Par exemple :
« Si quelque chose peut mal se passer, ça se passera de la pire façon »
Ou bien :
« Si plusieurs choses peuvent mal se passer, celle qui coûte le plus cher se passera de la pire façon »
Stratégie no 2 : faites les choses qui vous font peur
Il n’y a pas de courage sans peur. Vos actions induisent des effets. Ces effets modifient vos croyances. Et vos croyances créent votre réalité.
Un enfant qui rate à plusieurs reprises des évaluations de mathématiques finira par se persuader qu’il est nul en maths. Il se mettra à croire que tout effort est vain et finira probablement par devenir réellement… nul en maths. Si par contre vous réussissez un jour à faire une superbe présentation, vous pouvez ancrer en vous la conviction que vous en êtes capable (puisque vous l’avez fait une fois).
C’est en sortant de votre zone de confort que des choses extraordinaires peuvent vous arriver. Soyez attentif à ce que vous ressentez : si vous vous sentez mal à l’aise avant de faire quelque chose, si vous avez une petite boule au ventre, la gorge serrée, que vous vous sentez nerveux, c’est le signe que vous vous apprêter à sortir de votre bulle.
La plupart du temps nous avons simplement peur du regard des autres et d’être jugé ou rejeté. Mais si vous prenez le temps de disséquer ces peurs, vous vous apercevrez qu’elles sont ridicules. Ça ne veut pas dire qu’elles n’existent pas ni qu’elles ne vous bloquent réellement. Mais si vous les analyser vous verrez qu’elles sont souvent infondées. Le monde ne vous attend pas et les gens ne sont pas focalisés sur vous et sont beaucoup moins exigeants envers vous que vous ne le pensez.
Un des meilleurs moyens de développer votre capacité à prendre des risques intelligents est d’oser délibérément faire des choses qui vous font peur (une chose à la fois). Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi. Sautez d’un avion sans parachute n’est pas une prise de risque. C’est juste idiot. Il s’agit de prendre l’habitude de résister à la tentation naturelle de rester dans votre zone de confort.
Chacune de vos peurs est une opportunité pour vous développer, réussir vos projets, rencontrer de nouvelles personnes, vivre de nouvelles expériences, devenir une meilleure personne et avoir plus d’impact dans le monde.
Le courage est comme un muscle. Plus on l’utilise, plus il se développe. Contrôlez vos peurs, dominez-les et avancez. Affronter nos peurs suffit souvent à réaliser à quel point elles sont infondées.
Stratégie no 3 : aller vers les autres
Nous hésitons parfois à aller vers les autres parce que nous craignons de ne pas les intéresser ou d’être rejetés. C’est l’incertitude de toute relation et un risque que nous n’acceptons pas toujours de prendre. Il y a pourtant une solution simple : vous décentrer. Focalisez votre attention non sur vous-même mais sur l’autre.
Lorsque vous cherchez à apprécier quelqu’un et que vous vous intéressez sincèrement à lui il se passe quelque chose : cette personne s’intéresse soudain à vous et cherche à vous apprécier en retour .
La clé est l’écoute : poser des questions (sur l’autre) et surtout écoutez les réponses. L’écoute est une des qualités essentielles de ceux qui réussissent sur le long terme.En écoutant activement vous vous apercevrez vite que vous n’avez rien à craindre des autres, que ce soit personnellement ou professionnellement.
Stratégie no 4 : fixez-vous des objectifs
Un moyen efficace pour surpasser la peur du risque est de vous fixer par écrit des objectifs clairs et mesurables. Et ensuite de les revoir périodiquement.
Avoir avez des objectifs précis et un plan pour les réaliser vous permet de mesurer vos progrès. Chaque petit pas renforcera votre confiance.
Revoir vos objectifs régulièrement vous permet de vérifier si vous gardez le cap ou si vous dérivez. Cela vous permet aussi d’identifier les leviers à votre disposition pour aller plus loin, plus vite. En devenant plus confiant vous pourrez relever des défis de plus en plus importants (si vous le souhaitez). Vous vous sentirez plus en contrôle et réellement « maître de votre destin ».
Et vos craintes face à la prise de risque s’amenuiseront progressivement.
Stratégie no 5 : cultivez le sens de la mesure
Pour Aristote, toute vertu morale se situe entre deux excès. Par exemple le courage est un équilibre entre la couardise et la témérité. Mais être vertueux ne signifie pas pour autant être tiède (parfois une grosse colère s’impose).
Tout l’art consiste à développer une forme d’intelligence de situation qui permet de doser l’équilibre entre les excès pour s’adapter au mieux aux circonstances présentes. Pour vivre une vie plus épanouie, vous devrez sans doute apprendre à jauger les situations et trouver le juste degré entre l’impétuosité et la nonchalance, l’action irréfléchie et la passivité. C’est aussi ce qui vous permettra de prendre des risques en conscience.
Aristote dit encore que les vertus morales ne s’acquièrent que par l’action et l’habitude. Autrement dit : c’est en étant courageux qu’on le devient.
Savoir prendre sereinement des risques calculés est la clé pour réussir n’importe quel projet (surtout les plus ambitieux).
Laissez-moi un commentaire pour me dire ce que vous pensez et partagez vos retours d’expérience : quelle est votre attitude face au risque ? Qu’est-ce qui vous angoisse ou vous bloque le plus ? Quelles stratégies avez-vous trouver pour affronter vos peurs et vous lancer ?