Quand on veut se lancer, changer de job, devenir freelance ou créer sa boîte, un des obstacles les plus fréquents se résume souvent à cette petite phrase (ou une de ses variantes) :
« Je ne suis pas sûr d’être légitime »
C’est le fameux syndrome de l’imposteur.
On veut faire quelque chose, mais on pense qu’on n’est pas suffisamment qualifié. Le problème c’est que ce sentiment est un frein qui empêche beaucoup d’entre vous de passer à l’action (alors que vous en seriez capable).
Arrêtez de vous comparer aux autres
Le syndrome de l’imposteur vient souvent du fait que nous nous comparons aux autres.
Lire des livres ou des blogs spécialisés, regarder des conférences TED, suivre des formations sur Udemy peut suffire vous donner l’impression que vous n’êtes encore loin du compte et que vous ne serez jamais à la hauteur.
Soyons honnête : oui, les gens qui écrivent ces livres, font ces conférences ou animent ces formations sont sans doute plus avancés que vous. Oui, ils pratiquent depuis des années. Oui, certains ont réussi et sont particulièrement reconnus.
Et alors ?
Vous sentir illégitime et avoir peur est le signe que vous franchissez les frontières de votre zone de confort. Plus vous pousserez ces limites, plus ces signaux seront forts. C’est votre cerveau qui vous dit : « Continue de faire ce que tu sais faire, c’est moins risqué et moins compliqué ».
La « bonne nouvelle », c’est que vous n’êtes pas tout seul. Tout le monde ressent cela. Nous avons tous à un moment ou un autre des pensées qui viennent saboter nos intentions et nos projets. Mais face à ces pensées, vous pouvez adopter différentes stratégies.
Changez votre façon de voir les choses pour changer votre réalité
Le célèbre homme d’affaires et conférencier américain Jim Rohn (mort en 2009) disait :
« What you think most of the time is what you become »
Autrement dit : ce que vous avez en tête finit par devenir votre réalité. Vos croyances et vos pensées sculptent ce que vous devenez : votre comportement, votre style de vie, les personnes qui vous entourent et ce que vous possédez.
Il suffit parfois de changer de perspective pour changer les choses.
Il fut un temps où je courais régulièrement. Rien d’exceptionnel : je courais 3 fois par semaine sur un parcours de 7 kilomètres (et 10 kilomètres ou plus le week-end). Bref, j’étais un runner (et comme tous les runners, j’ai fini par me blesser ;P).
Pourtant je suis parti de loin. Je n’ai jamais été un grand sportif et quand je me suis mis à courir je n’en pouvais plus au bout de 500 mètres ! Mais à force d’entrainement l’endurance est venue et le plaisir aussi.
Le truc, c’est que je n’ai jamais couru très vite. Du coup je passais mon temps à me faire dépasser. Par des hommes, des femmes, des jeunes et des moins jeunes.
C’était un peu déprimant. Surtout quand celui qui vous double a une allure de félin et que vous avez l’impression, vous, de marteler le sol à chaque pas comme un bulldozer.
Certains courent plus de 100 kilomètres par semaine, s’entrainent pour le marathon, etc. Pas moi. Je sais que je n’étais pas un grand coureur.
Mais combien de personnes courent vraiment régulièrement ? Combien se lèvent à 6 heures pour courir comme je le faisais parfois (en été, pour éviter la chaleur) ? Combien connaissent leurs limites et savent comment les repousser progressivement ?
C’est très bien de prendre pour modèle meilleur que soi. C’est inspirant et cela aide à progresser. Mais il faut éviter de tomber dans le piège de la comparaison extrême. Il faut éviter de vouloir reproduire au détail près la réussite des autres. Cela pompe beaucoup d’énergie et c’est décourageant. Cela finit par épuiser votre motivation.
Il faut parfois prendre le temps de se retourner pour regarder ce qu’on a déjà accompli.
Peut-être que vous savez faire des choses que d’autres ne savent pas faire. Peut-être que ces choses peuvent inspirer ou aider d’autres personnes qui ne sont pas aussi avancées que vous.
Même si vous avez encore beaucoup à apprendre (comme tout le monde), des centaines de personnes peuvent bénéficier de vos connaissances, de votre expérience et de votre parcours.
A qui pouvez-vous apprendre à courir ?
D’où vient l’expertise
Faire des études, obtenir un diplôme, passer des certifications est important. Cela donne une forme de culture, structure l’esprit et renforce la crédibilité. Mais cela ne donne pas une expertise.
Un diplôme veut simplement dire que vous avez acquis des connaissances (souvent théoriques).
L’expertise vient avec la pratique.
J’ai travaillé pendant 10 ans sur l’ingénierie de systèmes aéronautiques (pilote automatique, système de communication entre le pilote et le contrôle aérien, etc.). Je peux vous dire qu’il y a une grosse différence entre concevoir une architecture avec Powerpoint et réaliser le produit en vrai. Il y a toujours tout un tas de problèmes qu’on ne voit pas, des cas tordus (on appelle ça des corner cases), des utilisations inattendues, etc.
Pour reprendre la comparaison avec la course à pieds, il suffit de lire des magazines spécialisés pour savoir comment s’entrainer pour le marathon, comment faire du fractionné pour améliorer sa vitesse ou les 10 trucs pour éviter de se blesser. Mais sans pratique vous n’apprendrez jamais vraiment comment gérer votre effort, votre souffle ou jusqu’où vous pouvez aller. Vous ne pourrez pas savoir ce que ça fait de lutter contre l’envie de s’arrêter.
Les 4 étapes pour vaincre le syndrome de l’imposteur
Vous n’avez pas besoin de tout comprendre, tout savoir, tout maîtriser. Vous avez juste besoin de vous confronter à la réalité pour être en mesure de transmettre à d’autres personnes. Et chemin faisant vous vous forgerez une expertise de plus en plus pointue.
Ne sortez pas d’un coup de votre zone de confort ! Procédez par étapes successives, c’est plus simple.
Voici 4 idées pour vous commencer.
1/ Utilisez les compétences que vous avez déjà
Vous avez probablement des compétences dont d’autres personnes auraient besoin.
Le problème, c’est que nos compétences ont tendance à devenir invisibles (pour nous). Tout simplement parce que nous les intériorisons. Ce que nous savons faire devient tellement évident que nous perdons de vue cette expertise. Nous pensons que les autres ont les mêmes compétences et nous oublions le chemin parcouru.
Quelles compétences avez-vous acquises par la pratique ?
Pour répondre à cette question, vous pouvez commencer par analyser vos passions ou vos centres d’intérêt…
Voici une liste non exhaustive de possibilités :
- Vous cuisinez particulièrement bien
- Vous avez la main verte
- Vous savez bien coudre (par exemple vous concevez des vêtements pour vos enfants)
- Vous avez une capacité d’écoute exceptionnelle
- Vous racontez des histoires comme personne
- Vous écrivez très bien (des récits, des articles, etc.)
- Vous savez programmer
- Vous êtes un bricoleur hors pair
- Vous savez très bien dessiner
- Vous êtes un pédagogue exceptionnel
- Vous êtes particulièrement bon en montage vidéo
- Vous êtes très fort pour résoudre des conflits
- Vous êtes un négociateur talentueux
- Vous avez beaucoup voyagé en mode routard (et vous savez organiser ce type de voyage)
- Vous êtes particulièrement bien organisé
- Vous savez connecter des idées ou des concepts sans liens apparents
- Vous savez choisir les aliments pour créer des menus équilibrés
- Vous êtes marié et heureux depuis 30 ans (et connaissez les secrets des couples qui durent)
- Vous êtes un parent extraordinaire (c’est vos enfants qui le disent !)
- …
A vous de continuer la liste !
Si vous êtes bloqué, réfléchissez : quel type de conseil les autres vous demandent-ils régulièrement (bricolage, placements financiers, informatique, etc.) ? C’est peut-être le signe qu’on vous reconnait une compétence particulière.
Vous pouvez aussi demander à vos proches ce qu’ils en pensent : quels talents vous reconnaissent-ils ?
2/ Trouvez votre propre voix
Souvenez-vous de la phrase de Picasso :
« Les bons artistes copient, les grands artistes volent »
Par voler, il faut entendre s’approprier. Vous ne pourrez jamais devenir un expert, transmettre et avoir un impact si vous vous contentez de copier. Vous devez vous inspirer de ce qui existent puis trouver votre propre ton, votre propre voix.
Mais là encore, attention au piège de la comparaison. Nous avons tendance à vouloir reproduire le parcours des grandes « réussites » en ne voyant que leur situation actuelle. Regardez d’où ils sont partis. Même ceux qui ont réussi dans leur domaine ont connu des périodes de doute et se sont trompés.
Vous voulez créer le même blog à succès que votre blogueur favori ? A quoi ressemblait son site et qu’avait-il en tête quand il a commencé ?
Vous voulez créer le prochain Paypal ? Savez-vous que son fondateur, Max Levchin, avait initialement en tête de créer un logiciel permettant d’échanger de l’argent entre PDA (l’ancêtre des smartphones) ?
Bref, étudiez comment vos sources d’inspiration ont commencé. Il y a pas mal de chance que leur situation à l’époque ne soit pas si éloignée de la vôtre aujourd’hui…
Pour trouver votre propre voix, essayez de réfléchir à la façon dont vous aimez communiquer et transmettre.
Êtes-vous plutôt pince-sans-rire ? Sérieux ? Sarcastique ? Direct ? Aimez-vous entrer dans les détails ou donner la vision globale ? Qu’est-ce qui vous amuse ? Quels sont les choses qui vous motivent ? En quoi croyez-vous ? Quelles sont vos valeurs ? Quels sont vos moteurs ?
Communiquez comme vous le faites en privé. Ne vous prenez pas la tête à vouloir trop « faire pro ». Tout le monde fait des erreurs, vous en ferez aussi… ce n’est pas grave.
Montrez vos faiblesses et surtout ne cherchez pas à plaire à tout le monde. Trouvez un angle d’attaque, forgez-vous une opinion et défendez-la.
3/ Aidez les autres gratuitement
Aidez les autres dès que vous le pouvez. Vous apprendrez sur le tas à résoudre concrètement les problèmes et améliorer les choses, ce qui vaut toutes les formations !
Si vous cherchez essentiellement à gagner de l’argent, les choses risques d’être compliquées. Les gens sont prêts à payer quand vous savez résoudre un problème mieux qu’eux (ou plus rapidement). En aidant les autres vous vous formez et vous apprenez à les connaitre. L’argent viendra après – si vous les aidez vraiment.
Procédez par étape. Rien ne vous empêche de commencer avec des gens que vous connaissez (amis, famille, collègues, etc.). Ensuite demandez du feedback et des témoignages. Vous pourrez les réutiliser sur un site web pour étayer votre crédibilité.
Voilà quelques idées pour vous lancer :
- vous pouvez rendre service à quelqu’un de votre entourage. Par exemple il m’arrive souvent de relire des articles ou d’aider des amis à s’organiser. Vous obtiendrez du feedback en temps réel qui vous permettra de vous améliorer. Quelles compétences pourraient aider vos proches ?
- si vous êtes passionné par un sujet, vous pouvez ouvrir un blog (le moyen le plus simple aujourd’hui est d’utiliser une plate-forme telle que Medium). Créer un blog est un bon moyen pour tester vos idées et former une audience. Cela vous permet aussi d’affiner votre ton – pour trouver votre voix ;
- proposez vos services comme un freelance. Cela vous permettra de vous entrainer à présenter votre offre et voir ce dont les gens ont vraiment besoin ;
- organisez des sessions de formation sur un sujet que vous maîtrisez. Vous pouvez commencer de manière totalement informelle, chez vous ou dans un café. Si vous ne savez pas comment faire, conviez vos proches ou organisez un meetup;
- …
4/ Profitez du fait que vous n’êtes pas encore un expert connu
Que vous soyez médecin, entrepreneur, avocat, sportif, artisan, etc., les « experts » reconnus dans leur domaine sont difficilement accessibles. Ils sont très sollicités et ont peu de temps. Leurs services sont généralement coûteux et peu de personnes peuvent se les payer. Vous pouvez en faire une opportunité.
Qui s’occupe des gens qui débutent ? Qui s’occupe de ceux qui en sont là où vous en étiez il y a juste un an ?
Pourquoi pas vous ?
Lorsqu’un « grand expert » veut vendre ses services, il doit faire du marketing. Autrement dit identifier quelle est sa cible commerciale et quels sont les problèmes de cette cible. Mais les « grand experts » ont depuis longtemps passé le stade du débutant ou de l’intermédiaire. Ils sont généralement entourés d’autres grands experts et sont très éloignés de la « base ». Il est très difficile pour eux de se rappeler les questions qu’un débutant se pose, son état d’esprit, ses craintes, ses ambitions, sa façon de penser, etc.
Vous avez donc un avantage : contrairement aux « grands experts », vous pouvez vous appuyer sur votre expérience récente. Et si vous avez besoin de vous rafraîchir la mémoire, il suffit de demander aux gens qui vous entourent de quoi ils ont besoin et ce qui les gêne le plus pour réaliser leurs projets. Les connaissances que vous avez aujourd’hui peuvent intéresser ceux qui en savent juste un peu moins que vous.
Comment passer à l’action rapidement sur cette base ?
Voici quelques idées :
- mettez en œuvre le plus rapidement possible tout ce que vous apprenez. Vous venez de suivre une formation ? Appliquez tout de suite ce que vous avez appris. Vous avez assisté à une conférence ou vu une vidéo sur Youtube ? Appliquez ! En passant à l’action immédiatement vous faites levier sur ce que vous venez d’apprendre, vous ancrez votre propre expertise et vous pouvez transmettre rapidement à ceux qui en ont besoin ;
- partagez vos idées. Vous avez eu une conversation inspirante ou lu un livre vraiment éclairant ? Partagez. Créez des ponts entre les idées et les gens et parlez-en autour de vous. Envoyez un mail à vos amis, à votre liste de clients ou de prospects, à vos contacts LinkedIn. Assistez à des conférences, des meetups, des soirées et fertilisez les esprits avec vos idées et vos dernières trouvailles. Vous serez surpris à quel point vos idées peuvent faire écho chez certaines personnes (qui vous donneront de nouvelles idées en retour) ;
- créez du contenu. Créez un blog ou publiez du contenu sur les médias sociaux pour vous positionner, créer une audience et transmettre ce que vous savez. Soyez pragmatique et concentrez-vous sur les fondamentaux. Traitez les problèmes concrets que vous avez réussis à résoudre et les questions que vous vous êtes posées durant les 2 dernières années. Vous pouvez publier des articles, concevoir des infographies, tourner de courtes vidéos, écrire des guides ou des tutoriaux. Amusez-vous, partagez et soyez attentif aux retours que vous obtenez pour vous adapter rapidement et mieux répondre aux attentes ;
- restez humble et généreux. Ce n’est pas parce que vous en savez plus que la moyenne sur un sujet que les autres ne peuvent rien vous apprendre ! Si quelqu’un vous donne une bonne idée, une intuition ou un bon conseil, dites-lui que cela vous aide et partagez l’idée en citant la source.
Vous n’avez pas besoin d’être un « grand expert » reconnu pour aider les autres. Vous pouvez transmettre dès aujourd’hui ce que vous savez déjà.
Encore faut-il passer à l’action…
Dans quel domaine êtes-vous suffisamment expérimenté ? Qu’allez-vous faire pour accroître cette expertise ? Qu’allez-vous faire concrètement pour aider les autres ?
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